Fumer, un rituel ?

Je lis et j’entends partout parler d’addiction et notamment à la nicotine du tabac

Manifestement très peu d’entre vous savent ce qu’est une ADDICTION

Si vous arrêtez trois jours un héroïnomane qui consomme 2cg/jour d’héroïne par exemple pour une intervention chirurgicale

Que se passe-t-il le 4ème jour ?

Arrêtez, pour la même raison, trois jours un fumeur qui fume un paquet par jour,

Que se passe-t-il le 4ème jour ?



Vous comprendrez que l’un a une addiction et l’autre PAS

Les rituels, qui sont des séquences d’actions ou de comportements répétitifs, jouent un rôle crucial dans notre quotidien.

Ils peuvent influencer nos comportements, nos habitudes, nos états émotionnels et notre santé…

Un rituel, contrairement à une addiction, est généralement une pratique ou un ensemble d’actions exécutées de manière régulière et structurée, souvent chargées de signification ou d’intention.

Ces rituels peuvent être conscients ou s’intégrer dans notre quotidien à un niveau plus subconscient, devenant des routines qui marquent des moments spécifiques de notre vie ou qui nous aident à gérer nos émotions et notre temps.

Je m’explique :

L’apprentissage d’une table de multiplication illustre bien comment des rituels d’apprentissage peuvent créer des associations automatiques et inconscientes qui nous aident à naviguer et à interpréter le monde qui nous entoure.

Lorsque nous apprenons les tables de multiplication, nous répétons et mémorisons des séquences numériques jusqu’à ce qu’elles deviennent des réflexes.

Cet apprentissage n’est pas seulement une mémorisation de faits isolés ; il développe aussi notre capacité à reconnaître des modèles et à faire des associations rapidement, souvent de manière inconsciente.

Par exemple entrer dans une pièce avec deux chaises de chaque côté d’une table déclenche une association automatique : si l’on connaît la table de multiplication par deux, on en déduit instantanément qu’il y a quatre chaises au total.

Cela montre comment notre esprit utilise des schémas appris, des associations et des rituels d’apprentissage pour traiter les informations rapidement et efficacement, souvent sans que nous en ayons pleinement conscience.

Ces processus reflètent la manière dont notre cerveau cherche à simplifier et à organiser l’information, en se reposant sur des apprentissages antérieurs pour faire des inférences et des déductions rapides qui guident notre compréhension et nos interactions avec notre environnement.

Réfléchissez et vous comprendrez comment, sur le plan neurophysiologique, les fumeurs associent la cigarette totalement indépendamment de l’effet nicotinique

Car La nicotine agit dans le cerveau en se liant aux récepteurs de l’acétylcholine, un neurotransmetteur important dans le système nerveux.

La nicotine mime l’effet de l’acétylcholine, neurotransmetteur clé impliqué dans de nombreuses fonctions, notamment le mouvement, la respiration, l’apprentissage, la mémoire, et l’attention.

En se liant aux récepteurs de l’acétylcholine, la nicotine provoque une activation de ces récepteurs, ce qui entraîne une libération accrue de divers neurotransmetteurs, dont la dopamine, ce qui contribue à la sensation de plaisir et de récompense.

Or La nicotine provoque la contraction des muscles lisses vasculaires, ce qui entraîne une vasoconstriction ou rétrécissement des vaisseaux sanguins. Cette vasoconstriction augmente la pression artérielle et réduit le flux sanguin dans certaines parties du corps.

En provoquant la vasoconstriction, la nicotine augmente la résistance périphérique dans les vaisseaux sanguins, ce qui entraîne une élévation de la pression artérielle

La nicotine stimule le cœur, provoquant une augmentation de la fréquence cardiaque (tachycardie), ce qui augmente la charge de travail du cœur et contribue au risque de maladies cardiovasculaires.

La nicotine nuit à la fonction de l’endothélium, la couche de cellules qui tapisse l’intérieur des vaisseaux sanguins. L’endothélium joue un rôle crucial dans la régulation du tonus vasculaire et de la coagulation sanguine. L’altération de la fonction endothéliale par la nicotine favorise la formation de plaques d’athérosclérose et augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.

L’exposition chronique à la nicotine contribue à l’évolution de l’athérosclérose, un processus dans lequel des plaques se forment à l’intérieur des artères, réduisant le flux sanguin et augmentant le risque d’événements cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébrale

La nicotine peut également influencer le système de coagulation sanguine, augmentant la tendance à la formation de caillots, ce qui à son tour augmente le risque d’événements thrombotiques

Quelqu’un d’entre vous peut m’expliquer comment on peut avoir une addiction à un neuromédiateur produit par l’organisme ?
Fut-ce-t-il un neuromédiateur-like ?

Les 200 à 300 bouffées quotidiennes prises par un fumeur régulier, qui fume un paquet/jour, s’inscrivent dans le cadre d’un rituel et devenir un automatisme inconscient. Qui impacte le comportement :

La répétition fréquente de l’acte de fumer crée une habitude. Les gestes associés à la prise d’une cigarette, l’allumage, l’inhalation et l’expiration de la fumée deviennent des actions routinières que le fumeur effectue sans y penser consciemment.

Des indices environnementaux ou émotionnels servent de déclencheurs à l’acte de fumer. Par exemple, un fumeur peut automatiquement chercher une cigarette avec son café le matin, après un repas, ou pendant une pause au travail. Et il associe ces « bons moments » à la cigarette…

Une dépendance comportementale se développe. Le rituel de fumer, y compris les mouvements associés et les pauses qu’il offre, devient une partie intégrante de la routine quotidienne du fumeur.

L’automatisme de fumer rend difficile l’arrêt du tabac, car il faut modifier des habitudes profondément ancrées.

Pour de nombreux fumeurs, la cigarette est également un moyen de gérer l’anxiété ( ou stress dans le langage populaire !) ou les émotions négatives, renforçant l’automatisme du comportement par un renforcement émotionnel.

Ces automatismes et rituels nécessitent une prise de conscience et des efforts conscients pour être modifiés, en particulier lors de la tentative d’arrêt du tabac, où il est crucial de remplacer ces habitudes par d’autres plus saines.

De déstructurer ces rituels pernicieux

Là est le secret